Après un premier séjour à New York, Alix revient s’y installer en 2013, à Ditmars Park à Brooklyn. Artiste, elle est actuellement sur scène avec son one woman show “Déjà” qui relate avec humour le passage de la trentaine. Spectacle vivement recommandé par l’équipe New York Off Road qui a eu le privilège de le découvrir en avant première !
Elle nous dévoile dans cette interview ce qui la fait vibrer à New York.
Elise : Pourquoi et comment es-tu arrivée à NYC
Alix : La première rencontre avec New York remonte à il y a déjà 10 ans. Au bout d’un an, j’emporte avec moi, en rentrant en France, un morceau de cette ville qui ne me quittera plus, un américain dont je suis tombée amoureuse… La suite, nous nous retrouvons. En France d’abord pour quelques années. Et puis, il y a 3 ans, nous décidons de remettre le cap vers les Etats-Unis, pour nous rapprocher de sa famille. Cela tombe bien, notre vie parisienne commence à gentiment ronronner. Il est temps de sortir de notre zone de confort !
Si tu devais définir la ville en 3 adjectifs ?
Intense, énergisante, brutale.
L’énergie et la brutalité sont deux faces de son intensité. Une intensité qui porte ou écrase selon ton état d’esprit du moment, comme une vague que tu surfes ou qui te prend dans un rouleau. J’ai entendu ou lu, je ne sais plus, que Manhattan était construite sur le granit. Et c’est une pierre qui a de fortes propriétés. Elle peut énergiser mais aussi rendre nerveux voire anxieux. Peut-être l’une des raisons de l’alchimie de cette ville…
Quelle est la différence de culture entre ta ville d’origine et NYC qui t’a le plus marquée à ton arrivée ?
L’audace. La France est historiquement un pays de classes, de classes largement basées sur le sang qui plus est. On nait d’une certaine façon. Et encore aujourd’hui j’ai le sentiment qu’il est attendu que l’on se tienne à nombre de choses. D’où tu viens ? Quelle école as-tu fait ? Qui tu connais ce soir ? Nous nous rassurons de la sorte en France. Mais par la même occasion qu’est-ce que nous nous limitons !
Se penser de façon inattendue, se réinventer est tellement mieux venu aux Etats-Unis. Et à New York en particulier. C’est une véritable valeur ici. Et tous les rêves se valent tant que nous sommes prêts à les vivre.
La ville ainsi nous amène à nous confronter à nos désirs, sans plus chercher d’excuses.
Quelle est la personnalité américaine que tu admires le plus ?
J’aime énormément Michelle Obama. Pour son charisme, sa droiture, son intelligence et toute la passion qu’elle met à défendre les causes qui lui tiennent à cœur. Dans le milieu politique c’est tellement facile de se perdre en compromissions. Mais elle, elle semble tellement en phase avec elle-même. Et puis, ça n’enlève rien, c’est une excellente danseuse, et une femme pleine d’humour (vous avez vu les imitations qu’elle a faite récemment de Barack ? 😉
Quel est ton mot (expression) préféré en américain ?
‘It’s mind blowing’, que je ne réussis pas à intégrer depuis 10 ans et que je sors systématiquement à l’envers en ‘It’s blow minding’. Dans ce sens-là c’est HYPER graphique !! Je vous laisse imaginer la scène…
Quel est le morceau de musique qui représente NYC selon toi ?
Cream on Chrome de Ratatat pour son côté relentless, hypnotique, presque obsessionnel.
Quel est ton film préféré qui se passe à NYC ?
Léon. La candeur et la violence. L’ambition et l’instinct de survie.
Quels sont ton restaurant et ton bar préférés à NYC ?
Il y en a tant ! Les restaurateurs ici ont vraiment un don pour créer des ambiances uniques et invitantes. Une histoire d’éclairage notamment…
J’aime beaucoup le cadre (et la cuisine !) du Convivium Osteria de Brooklyn. Un italien raffiné dans un cadre de taverne rustique. Au rez-de-chaussée, les murs arborent des casseroles en cuivre. C’est super chaleureux. Au sous-sol, vous descendez dans une cave, à l’éclairage tamisé. Là, il est possible de s’attabler à 15 autour d’une immense table de bois. Petit tip : pensez à goûter les vins de la maison. Les bouteilles qui vous entourent sont justes exquises…
J’aime beaucoup, surtout l’été, profiter des concerts donnés dans le Penthouse du Standard de l’East Village. Découvertes toujours intéressantes de groupes d’ici et d’ailleurs, en profitant d’une vue à 180° sur Manhattan, un verre à la main.
La salle de concert, toute vitrée, est ouvert sur une terrasse courante… Que demander de plus ? Le prix ? L’entrée est gratuite !
Si tu devais conseiller à une personne visitant NYC l’endroit à ne pas manquer ?
On ne se refait pas … New York est l’une des scènes de comédie et d’impro les plus riches qui soit ! J’aime particulièrement le Magnet Theatre. Tous les soirs, des spectacles d’impro, de comédie sont donnés dans ce petit théatre toujours rempli. Le niveau est bon, et l’ambiance (la plupart des gens sont des habitués) excellente. A choisir, pour être complètement dépaysé, une virée le mardi soir où l’impro est musicale (si si, complétement improvisé et en musique). Ça vaut le détour !
Qu’est-ce qui te manque le plus de la France ?
Pas mal de choses à vrai dire.
La douceur surtout. Celle que l’on retrouve dans ses amis, sa famille. Mais aussi, plus généralement dans la façon qu’ont les gens de vivre. Prendre le temps de s’attabler pour une pinte, pour un café, de refaire le monde (sans chercher à rentabiliser son temps façon ‘je réponds à mes mails pro tout en faisant ma séance de cardio’).
Est-ce que tu as un secret à nous révéler sur la ville, quel qu’il soit ?
Il paraît que la ville est construite sur du granit… oups, c’est déjà dit 😉
Quel est l’endroit inconnu du public (restaurant, bar, parc, vue…) que tu préfères ?
J’aime beaucoup le Wooly. C’est amusant je trouve parce que c’est situé dans un immeuble qui fut jadis le plus haut de la ville. En m’y rendant pour un anniversaire, j’étais persuadée que nous nous retrouverions tout en haut, sur un roof top pour savourer ce qui avait fait la réputation du bâtiment. Et non, le Wooly est … au rez-de-chaussée ! Mais peu importe l’absence de vue, ça vaut le détour. C’est rétro, élégant et en même temps intimiste et détendu. La musique est bonne, les cocktails divins. Et l’on peut privatiser le lieu.
Ta soirée New Yorkaise idéale ?
Une soirée sur scène, what else ?
En ce moment, je joue dans un speakeasy de Bushwick. Les speakeasy sont vraiment un vestige amusant d’un New York passé. J’aime par exemple bien le Back Room. Il est d’époque. L’entrée est un peu scabreuse (il faut connaître pour s’aventurer plus loin). Et les drinks sont servis dans d’épaisses tasses de céramique, pour donner le change.
Pour arriver au Hell Phone Speakeasy dans lequel je joue, il faut entrer par le café Ange Noir et pousser la porte de la cabine téléphonique du fond…
Merci Alix d’avoir répondu à l’interview !
Profitez des prolongations pour voir Alix sur scène les samedis 4 et 11 février à 20h00 au Hell Phone Speakeasy. La billetterie est ouverte ici.